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Le point marché financier - Août 2021

Dernière mise à jour : 6 déc. 2022

D’une ampleur sans précédent, la crise sanitaire que nous traversons impacte profondément nos économies ainsi que les marchés financiers. Pour mieux vous accompagner, nous avons décidé de vous partager de façon régulière notre sélection des principales informations économiques et notre analyse des marchés financiers.



En bref


FISCALITÉ INTERNATIONALE

La Commission européenne a annoncé lundi qu’elle mettait « en pause » son travail sur une proposition de taxe sur les entreprises du numérique. Cette annonce est intervenue après un accord sur un projet de taxation minimale des multinationales annoncé samedi entre les ministres des Finances du G20, qui rassemble les 20 principales puissances économiques de la planète. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, avait appelé dimanche l’Union européenne à reconsidérer son projet de taxe.


CONCURRENCE

Le président des États-Unis, Joe Biden, a signé vendredi dernier un décret destiné à favoriser la concurrence et à lutter contre des pratiques pénalisant les employés, les consommateurs et les petites entreprises. Le texte prévoit par exemple un examen plus scrupuleux des projets de fusion d’entreprises avant de les autoriser, des restrictions moins importantes à l’importation de médicaments du Canada ou encore une réglementation plus stricte des suppléments de bagage facturés par les compagnies aériennes.

AUTOMOBILE

La Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, a annoncé jeudi dernier infliger une amende de 875 millions d’euros aux constructeurs automobiles BMW et Volkswagen pour « restriction de la concurrence ». La Commission européenne a constaté que les deux groupes allemands avaient évité de se faire concurrence et n’avaient ainsi pas exploité tout le potentiel d’une technologie visant à limiter la pollution au dioxyde d’azote.



On fait le point


Le marché pétrolier

Les pays de l’Opep+, qui rassemble l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et 10 pays alliés, ne sont pas parvenus la semaine dernière à se mettre d’accord sur une augmentation de la production mondiale. Le marché du pétrole est affecté depuis le début des années 2000 par l’augmentation de la production des États-Unis et par la transition énergétique.

L’actu

Une réunion ministérielle de l’Opep+, qui réunit l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et 10 pays producteurs alliés, dont la Russie, a été annulée lundi 5 juillet, sans qu’une nouvelle date soit annoncée. Les pays participants prévoyaient de débattre d’une augmentation du volume de la production mondiale, pour faire face à la reprise de la demande.

Les Émirats arabes unis, pays membre de l’Opep, veulent modifier leur volume de production de référence, défini en 2018 et qui les empêche de produire autant qu’ils le souhaiteraient. L’Arabie saoudite s’y oppose. L’échec des discussions a entraîné une hausse des cours du pétrole brut (non raffiné) la semaine dernière.


L’an dernier, la chute de l’activité économique due au Covid-19 avait causé une forte baisse de la demande. Les pays de l’Opep+ s’étaient mis d’accord en avril 2020 pour limiter leur production afin de soutenir les cours du pétrole. Le cours du baril de Brent, un type de pétrole, a doublé depuis novembre, rattrapant le niveau antérieur à la crise.


Deux types de marchés

La montée en puissance des marchés pétroliers date « de la seconde moitié des années 1970 et des années 1980 » et s’inscrit « dans un mouvement général de libéralisation des économies », expliquent les économistes Nicolas Carnot et Catherine Hagège dans un article de 2004 publié dans la revue Économie et Prévision, éditée par le ministère de l’Économie. Le pétrole s’échange sur deux types de marchés : le premier est le « marché spot », ou marché physique, où l’achat de barils de pétrole se fait de manière immédiate. Le pétrole s’achète aussi sur le « marché à terme », qui permet aux vendeurs et aux acheteurs de se prémunir contre les fluctuations des cours. Chacune des parties s’engage à acheter ou à vendre à une date fixée à l’avance une quantité prédéfinie de pétrole à un prix prédéterminé. Le commerce international du pétrole se déroule principalement sur les marchés à terme de Londres, au Royaume-Uni, et de New York, aux États-Unis.


Les pays producteurs

Les États-Unis étaient en 2020 le premier producteur mondial de pétrole brut, suivis par la Russie et l’Arabie saoudite, selon l’Agence d’information sur l’énergie, une agence du gouvernement américain. Le poids de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) baisse et ne représentait en 2019 que 36 % de la production mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une organisation regroupant 30 pays parmi les plus industrialisés du monde. L’Opep rassemble 13 pays. Elle a été créée en 1960 par cinq d’entre eux, l’Arabie saoudite, le Koweït, l’Iran, l’Irak et le Venezuela, dans le but de « coordonner et unifier les politiques pétrolières pour garantir la stabilité des prix ». Dans un article publié en 2017 dans la revue du centre de réflexion Futuribles, l’économiste Jean-Marie Chevalier précise que « l’Opep a un rôle décisif dans la fixation du prix du brut » à partir du choc pétrolier de 1973 et jusqu’au milieu des années 1990, mais qu’elle a depuis lors « en grande partie, perdu son pouvoir de régulation ». En 2016, l’Opep et 10 autres pays producteurs, dont la Russie, ont passé un accord de limitation de leur production, afin de contrecarrer une baisse des prix. Ce cartel informel a été baptisé Opep+.


Des ressources limitées

« Les ressources en gaz et en pétrole mettent des dizaines de millions d’années à se former. Elles diminuent progressivement, car leur consommation est plus rapide que leur temps de renouvellement », explique le média spécialisé Connaissance des énergies sur son site. Le géologue américain Marion King Hubbert a théorisé et popularisé, dans les années 1950, le concept du « pic pétrolier » (peak oil), le moment où l’extraction mondiale de pétrole aura atteint son niveau maximal avant de connaître par la suite un déclin dû à l’épuisement progressif des réserves. Pour faire face à la diminution de ses réserves de pétrole conventionnel, les États-Unis se tournent depuis le début des années 2000 vers la production de pétrole de schiste, un pétrole léger contenu dans des formations rocheuses situées dans le sous-sol, à plus de 2 000 mètres de profondeur, et extrait par fracturation hydraulique. Cette pratique a permis au pays d’augmenter entre 2005 et 2019 sa production de pétrole annuelle de 136 %, selon les données de l’AIE. Elle est interdite en France en raison des risques de contamination des nappes phréatiques et des rejets de gaz à effet de serre qu’elle implique.


La transition énergétique

Le pétrole représente toujours la part la plus importante dans la consommation finale d’énergie mondiale, mais celle-ci diminue : elle est passée de 48,2 % en 1973 à 40,8 % en 2018, selon l’AIE. Dans un rapport publié en mai, celle-ci préconise de ne pas lancer de nouveau projet d’exploration pétrolière ou gazière. « Cela représente clairement une menace pour les revenus des compagnies, mais il y a aussi des occasions à saisir », souligne le rapport, appelant les entreprises à utiliser leurs compétences technologiques pour développer les sources d’énergie à faible émission de gaz à effet de serre. « Nous sommes confrontés à de graves perturbations climatiques si les pays continuent à produire des combustibles fossiles aux niveaux actuels », estime un rapport co-rédigé par le Programme des Nations unies pour l’environnement et publié en 2020, qui recommande une réduction de la production de combustibles fossiles d’environ 6 % par an entre 2020 et 2030.


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